La Chine est-elle un accapareur de terres en Afrique ? Retour sur une réalité mal acceptée
Jean-Jacques Gabas
Revue Futuribles, n° 398, janvier 2014, p. 25-36

 
Forte d'une croissance économique et démographique soutenue, voyant le niveau de vie de ses habitants s'élever et devant faire face à une demande alimentaire en hausse, la Chine doit s'efforcer de pourvoir aux besoins croissants de sa population. Dans ce contexte, elle a souvent été l'objet de critiques d'observateurs estimant qu'elle faisait preuve d'une certaine forme de néocolonialisme à l'égard du continent africain, s'agissant non seulement de son approvisionnement en matières premières minérales, mais aussi dans le domaine agricole et foncier. Qu'en est-il concrètement ? La Chine peut-elle être considérée comme un pays s'accaparant massivement les terres africaines ?

Selon Jean-Jacques Gabas, qui s'appuie ici sur les deux bases de données les plus fiables en matière d'acquisitions foncières dans le monde, la réalité est nettement plus contrastée qu'il y paraît. Après avoir resitué la Chine dans le commerce agricole mondial, l'auteur présente un aperçu des transactions foncières dans le monde et un classement des plus grands investisseurs fonciers, dans lequel la Chine se classe en sixième position, loin derrière les États-Unis. Il précise ensuite où se localisent essentiellement ces investissements et, s'agissant des principaux pays africains concernés, quelle part (modeste) y représentent les investissements chinois. Il montre enfin que l'Afrique ne constitue pas une priorité géographique dans les investissements fonciers chinois, précise la nature des projets chinois engagés sur le sol africain et souligne la propension croissante de la Chine à axer ses actions en Afrique sur l'aide au développement.

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