When Chinese development finance met the IMF's public debt norm in DR Congo
Johanna Malm
PhD Dissertation, Roskilde University (Denmark) 2016


Disons-le d'emblée, il s'agit d'un excellente thèse de 200 pages bien structurées, avançant très logiquement et dont la lecture est indispensable aux chercheurs en relations sino-africaines. Pour reprendre les mots de l'auteure « the dissertation shows that Chinese commercial [c'est nous qui soulignons] development finance offers have crucial impact on the IMF’s power to set norms in terms of public debt management in African countries ».

À télécharger à http://rudar.ruc.dk/bitstream/1800/...


Johanna Malm, à raison, rappelle que c’est le souci des États-Unis au lendemain de la seconde guerre mondiale de garantir le remboursement de ses prêts qui a conduit le FMI à définir progressivement des normes s’imposant à l’endettement public des États voulant devenir ses débiteurs, d’où la conditionnalité dans l’attribution des prêts. La Chine, contrairement aux organisations internationales, ne finance pas des projets de développement mais des opérations commerciales individualisées et ses prêts sont avant tout des prêts commerciaux accordés à des États pour des opérations considérées séparément comme rentables (pour la Chine) – indépendamment d’une stratégie de développement. Le fait que cette pratique chinoise puisse contrebalancer le pouvoir hégémonique du FMI agissant plus ou moins en agent des États-Unis n’est pas un mal en soi. Toutefois qu’une pax sinica (certes encore mal définie) puisse contrarier une pax americana institutionnalisée et toujours prédominante, rend encore plus nécessaire l’établissement de normes en matière d’endettement public s’imposant tant au FMI qu’aux États eux-mêmes et, par-delà, à tout acteur national public ou privé.

Je rappellerais l’interprétation que je donnais à l’enveloppe de 60 milliards de dollars annoncée par Xi Jinping en décembre 2016, je soulignais qu’il ne s’agissait en aucune façon de financer le développement de l’Afrique mais de soutenir des opérations commerciales chinoises (voir 60 milliards... [1]  et 60 milliards... [2] ).

J’indiquerais aussi que la notion de rentabilité n’est pas automatiquement de nature économique mais peut-être de nature prioritairement politique, ce qui rend encore plus difficile l’établissement de normes communes objectives car dans le second cas l’appréciation est forcément subjective.

Ce qui n’est certainement pas subjectif – mais qui pourrait relever de l’« interférence » – est l’importance du déséquilibre des échanges (voir Des chiffres qui donnent à réfléchir (1) et Des chiffres qui donnent à réfléchir (2) ) ainsi que le risque d’une crise de la dette (voir Infrastructures, endettement...  et Une crise de la dette... ).