Do foreign aid incumbent donors react to growing Chinese involvement in Africa?
Dzifa Kpetigo
60th Congress of the French Economic Association

Deux points de vue principaux se dégagent de l'analyse macroéconomiques de l'implication chinoise en Afrique:

Le point de vue des pays africains qui voient dans la présence chinoise de nouvelles opportunités de flux de financement sans les conditions restrictives du "Consensus de Washington" relatives aux principes de gouvernance économique et politique. Ces financements additionnels sont nécessaires à l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et à la réduction du déficit en infrastructures de l'Afrique.

Le point de vue des donneurs traditionnels est plus prudent et exprime des réserves sur l'influence croissante de la Chine en Afrique en se basant sur les risques de ré endettement post-IPPTE (Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés) et post-IADM (Initiative d'Allègement de la Dette Multilatérale) lié à l'afflux de financements chinois faiblement concessionnels et parfois gagés sur les ressources naturelles des pays africains. Un autre aspect de la question, mis en lumière par les donneurs traditionnels, est que l'énorme appétit de la Chine pour les produits de base énergétique africain, risque d'enfermer le continent dans les spécialisations primaires, réduisant les chances de montée en gamme des exportations africaines.

Le point le moins abordé est celui du "danger", en termes d'influence, que représente la Chine pour les donneurs traditionnels en Afrique. En prenant comme base d'analyse 52 pays africains sur la période 2003-2009 et en situant l'analyse dans le cadre d'une approche non altruiste de l'allocation de l'aide (intérêts commerciaux et géo-stratégiques du donneur), l'étude cherche à mettre en évidence un potentiel effet de compétition entre donneur. Pour la majorité des donneurs traditionnels (États-Unis, France, Allemagne, Japon ), il n'y a pas de réactivité spécifique à la présence de la Chine en Afrique. Seule le Royaume Uni semble avoir mis en exécution une stratégie de "containment" (endiguement) de la percée chinoise en Afrique. L'agence de développement britannique en charge de l'aide, le "Department For International Development (DFID), a organisé ces dernières années quelques séminaires et colloques pour analyser l'impact géo-stratégique et les moyens de mieux coopérer avec les acteurs chinois en Afrique.

Lire à http://pairault.fr/sinaf/doc_importes/afse2011.pdf