Les MA60 de CAMAIR-CO
Il ne s'agit pas d'entrer dans la polémique sur la fiabilité des appareils fournis au Cameroun ni celle sur le prix payé par le Cameroun, mais de souligner l'ambiguïté de l'information diffusée à l'occasion de cette livraison de deux appareils.
Si l'on consulte les articles parus dans la presse africaine, outre l'emphase de rigueur pour vanter le soutien chinois et les transferts de technologies qu'opère la Chine au profit de l'Afrique, ces articles sont agrémentés d'une photo d'avion :
Cette image accompagne des articles parus dans Camerpost , Investir au Cameroun , Le Maghreb , le site en ligne de CRTV et bien d'autres encore... Une recherche d’image sur Google montre que la confusion est entretenue depuis de nombreuses années car cette photo montre... un Boeing 767 ! D'autres photos d'un Boeing 737 en vol illustrent également les mêmes propos. Or un MA60 aux couleurs de Camair-Co ressemble à :
Le MA60, un avion à hélices et non à turboréacteurs donc, est une version allongée du XIAN Y7-200A qui n'est qu'un Antonov AN- 24, c'est-à-dire un avion mis en service au début des années 1960. Il offre 60 places. Je ne doute pas que l'actuelle version chinoise ait pu être quelque peu modernisée. Je ne doute pas que la rusticité de l'appareil puisse convenir pour les missions de transport au Cameroun. Ce que je conteste ici est le travestissement de l'information par le biais d'une photo et partant l'accréditation d'un transfert de technologies pour des raisons politiciennes voire idéologiques. Ce maquillage qui est le fait de tous bords, est la difficulté principale pour déchiffrer les relations entre la Chine et les pays africains et constitue un obstacle certain à une utilisation optimale de la présence chinoise en Afrique.