Djibouti, son endettement et les prêts chinois
Thierry Pairault
Le graphique ci-dessous donne la répartition de la dette extérieure à garantie publique selon le Rapport annuel de la banque centrale de Djibouti pour 2017 .
Ce Rapport indique qu’« en termes de soutenabilité du service de la dette, les ratios (Service de la dette/Recettes d’exportations des biens et services et Service de la dette/Recettes budgétaires) se sont situés, respectivement, à 12,8% et 11,9% en 2017. Même si ces deux taux se sont légèrement dégradés, en comparaison avec leur niveau de 2016, ils restent néanmoins en-deçà des seuils de référence fixés, dans l’ordre, à 15% et 18% ».
Le Plan de réforme de la gestion de la dette de la Banque mondiale , publié en octobre 2018, souligne qu’à moyen terme « Djibouti sera confronté à un risque de refinancement élevé. Le pays verra ses paiements au titre du principal augmenter de 50 % en 2020 et culminer au cours de la période 2024-2030, car les prêts commerciaux de la Chine commenceront à être remboursés ».
Ce Plan note également que « le risque le plus important que Djibouti doit gérer est le risque de taux d’intérêt étant donné que 25,6 % de son portefeuille est assorti d’un taux d’intérêt variable ». Or, l’encours des prêts à taux variable s’élèverait à 510 millions de dollars, dont 90 % avec la Chine.
La dette extérieure de Djibouti est exposée à un faible risque de change puisqu’elle est libellée en dollars états-uniens (82%), dont le taux de change avec la monnaie locale est fixe [renminbi, environ 4 %].
Il est prévu de nouveaux financements chinois pour un montant de 134,1 millions de dollars pour des périodes de 15 à 20 avec un taux fixe de 2% ou variable (LIBOR+3.25%) et avec des délais de grâce de un à sept ans. Ces prêts représenteraient environ 22% des nouveaux financements. On peut remarquer que les conditions des prêts chinois sont parmi les plus dures : taux en moyenne plus élevés, pour une durée en moyenne plus courte avec des délais de grâce moins longs.