唐晓阳:国际媒体炒作“‘一带一路’债务陷阱”是出于地缘政治目的 [Tang Xiaoyang : les spéculations des medias internationaux sur « le piège de la dette et les nouvelles routes de la soie » ont des objectifs géopolitiques]
观察者 [L'Observateur], 20 septembre 2023

Lire à https://www.guancha.cn/tangxiaoyan...[Merci à Eric Olander de The China Africa Project d'avoir indiqué ce texte]

Tang Xiaoyang est un chercheur-propagandiste expert des relations afro-chinoises. Il choisit ici un angle d’attaque qui doit susciter l’antipathie de tous à l’égard des États-Unis : les taux d’intérêt et leur montant usuraire. On n’est pas dans l’analyse économique, mais dans l’incantation politique.

Les bailleurs obligataires prêtant sur la base d’obligations libellées en dollars sont aussi bien français, américains que chinois, même si l’intermédiaire est une institution financière américaine. Mais c’est oublier que le taux d’intérêt n’est pas déterminant dans l’insoutenabilité de la dette, même s’il y contribue marginalement. Ici, Tang Xiaoyang, en bon dialecticien marxiste, dichotomise l’opération de prêt et n’en retient qu’un seul versant, celui de la fixation du taux d’intérêt perçu comme le calcul de la rémunération du prêteur – rémunération forcément usuraire quand il s’agit des « pays occidentaux ayant à leur tête les États-Unis » selon la formule consacrée en Chine. L’autre versant, c’est la rentabilité de l’opération pour l’emprunteur, or il faut souligner que non seulement un emprunt même à taux généralement considéré comme usuraire peut permettre une augmentation importante des revenus de l'emprunteur, mais encore que le coût de cet emprunt est bien souvent infinitésimal par comparaison à l’ensemble des autres coûts engendrés par l’activité. C’est la règle générale qui suppose que le projet financé puisse générer les revenus propres au remboursement des prêts, ce qui à son tour suppose que les conditions du prêt soient adaptées au projet. Que le taux d’intérêt soit usuraire ou non, un prêt à 15-20 ans pour un projet rentable à une échéance de 50-75 ans (ligne de chemin de fer) créera forcément une dette insoutenable comme le montrent nombre d’exemples de projets financés par la Chine. C’est donc bien un problème d’irresponsabilité du prêteur, ici la Chine – dont les taux d’intérêt ne sont pas particulièrement bas, au contraire – qui ne s’est pas assurée de la viabilité du projet qu’elle finançait.