Quels impacts et quelles perspectives de la coexistence Union européenne et Chine en Afrique ?

Un rapport des Sénateurs français en 2013, est évocateur par son intitulé : « L’Afrique est notre avenir » (Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées n° 104 (2013-2014) - 29 octobre 2013).

Quant à l’Union européenne, elle fait un lien entre la prospérité-stabilité en Europe et les investissements-développement en Afrique, dans le cadre de la Stratégie commune UE-Afrique de 2007, la Stratégie de Lisbonne.

Cette vision inspirée par la théorie d’Emmanuel Kant et son idée de paix perpétuelle, au 18ème siècle, dans le prolongement de Jean-Jacques Rousseau et de l’Abbé Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre (Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe) et à la suite des traités dits de « Paix perpétuelle » des 15ème, 16ème et 17ème siècle en Europe, selon laquelle « les démocraties ne se font pas la guerre et seulement entre elles », tel que va le préciser le Professeur américain, Michael W. Doyle (Université de Columbia), au début des années 80, va être à la base du lancement d’une initiative européenne, en 2017, le Plan d’investissement extérieur (PIE), doté d’un outil innovant pour aider les investisseurs à financer des investissements dans les pays voisins et en Afrique, et les y protéger, notamment contre les risques politiques et autres risques non commerciaux, afin de participer au développement inclusif et pacification durable de ces pays, mais aussi pour faire face à une importante implantation et influence de la Chine.

Dans la foulée, l’Union européenne a aussi conclu des accords de libre-échange avec les différentes sous-régions subsahariennes africaines et lancé un processus d’approfondissement des accords d’association, de libre-échange euro-méditerranéen avec les pays du Maghreb (Afrique du Nord).

L’intérêt grandissant, pour les puissances internationales d’être présentes en Afrique, avec leurs investisseurs, a conduit notamment l’Allemagne et les USA à mettre en place chacun, respectivement en 2017 et 2018, un fonds de financement et de protection de leurs investisseurs intéressés par l’Afrique ; soit 3/2 ans après que la Chine ait lancé, en 2015, un ambitieux plan d’industrialisation de l’Afrique, en appui à son vaste programme de financement des infrastructures et de développement du capital humain et autres investissements.

La France, quant à elle, a renforcé son dispositif existant autour de l’AFD, de Business France et de Bpifrance.

La Russie a initié, depuis 2019, un cycle des Sommets Russie-Afrique des dirigeants ; emboîtant ainsi le pas aux Sommets :

  • France-Afrique amorcés en 1973 et chaque année, avant les cycles triennaux depuis 2010 et le remplacement de « France-Afrique » par « Afrique-France » (Prochain Sommet, à Montpellier en juillet 2021)
  • Japon-Afrique, la TICAD (Tokyo International Conference on African Development), qui remonte à 1993 et dont le dernier Sommet tenu en août 2019
  • Union européenne-Afrique, convoqués alternativement tous les 3 ans en Afrique et en UE depuis juin 2000
  • Chine-Afrique, lancé 6 mois après celui de l’UE, en octobre 2000, en cycles triennaux du Forum de Coopération sino-africaine (FCSA/FOCAC), mais qui est instrumentalisé contre les objectifs de développement inclusif visés par l’Union africaine, tout en neutralisant les mécanismes de promotion/protection des Droits de l’Homme et de la bonne gouvernance, conclus entre l’Afrique et l’Union européenne ainsi que ceux dans le cadre du système des Nations unies, pour la paix et la sécurité internationales
  • Allemagne-Afrique, depuis 2015.

Aussi, peut-on se demander de savoir quelle est la présence de la Chine en Afrique et comment l’instrumentation du Forum de coopération sino-africaine affecte-elle les objectifs de l’Union africaine et les initiatives de l’Union européenne, ainsi qu’en quoi cette situation est-elle compromettante pour la stabilité-prospérité de l’Europe et la sécurité internationale ?

L’Afrique, étant redevenue une nouvelle destination attractive pour le commerce et les investissements internationaux, mais au regard de sa gouvernance et des troubles sécuritaires, quels outils mis en place, au profit d’investisseurs, par l’Union européenne et/ou ses États membres, pour financer et/ou protéger leurs investissements contre les risques politiques et autres risques non commerciaux et, quel modèle d’affaires faut-il appliquer pour être capable de faire face à la concurrence et autres menaces/risques, notamment au moyen de la profitabilité mutuelle garantie à tous et, participer, ainsi, à l’écriture d’une page nouvelle, écrite cette fois-ci en encre humaniste, de notre histoire ?

Pour répondre à ce questionnement, il est essentiel d’envisager d’abord l’ampleur et l’impact de la Chine en Afrique, pour mieux éclairer les autres acteurs, quant à la pertinence de leurs outils, en lien avec les aspirations des Africains, portées par l’Union africaine.

Il est alors estimé, en hypothèse matricielle, que la Chine a une présence pour les investissements multiformes et un vaste programme industriel et de transfert de technologie, dans tous les domaines (Première partie), mais l’instrumentalisation du Forum de Coopération sino-africaine affecte les objectifs de développement inclusif visé par l’Union africaine et par les mécanismes bilatéraux et multilatéraux de promotion de la bonne gouvernance et des Droits de l’Homme (Deuxième partie) ; objectifs pour lesquels l’Union européenne et autres partenaires proposent, aux investisseurs, des outils innovants de financement et protection des investissements dont la profitabilité mutuelle est propice à l’écriture d’une page nouvelle et humanisée, de l’histoire avec l’Afrique, notamment  en appliquant un business garantissant une prospérité partagée, comme le « Model Afer-Afric » (Troisième partie).

  • Des investissements multiformes chinois en Afrique, renforcés par un programme d’industrialisation et transfert de technologie
  • Un engagement chinois pour les infrastructures et le commerce soutenu par des financements pour PME africaines et chinoises et autres facilités
  • Une ambitieuse industrialisation africaine par la Chine portée par un vaste programme de développement du capital humain pour une productivité compétitive et le transfert de technologie

  • Une vision et actions africaines, européennes et internationales, pour un développement inclusif de l’Afrique et les Droits de l’Homme, affectées par une instrumentalisation du Forum de Coopération sino-africaine
  • Le développement inclusif, objectif primordial de l’Architecture africaine de gouvernance, confirmé par l’Agenda 2063, pour la paix durable, avec le soutien intéressé européen et international
  • Des fondements du Forum de coopération sino-africaine, le prédisposant à son instrumentalisation actuelle contre les objectifs de paix par les valeurs de l’Union africaine 
  • Des outils innovants, européens et internationaux, pour les investisseurs et affaires dont le « Model Afer-Afric » est gage de rentabilité-pérennité par la profitabilité partagée avec l’Afrique, s
  • Des outils innovants européens et internationaux au profit d’investisseurs pour   financer et protéger les affaires avec l’Afrique
  • Un business model garanti par une prospérité partagée, clef pour une page nouvelle, à encre humaniste, de notre histoire avec l’Afrique : Le « Model Afer-Afric »

 

Le conférencier

Dr Séraphin Moundounga

Consultant en Développement d’Affaires et du Leadership
Internationalisation d’affaires avec l’Afrique ‘’Model Afer-Afric’’
Écrivain – Conférencier - Chercheur
Coach – Consultant professionnel niveau 7 RNCP, France
Formateur professionnel certifié CEFI

Ancien Vice-Premier Ministre
Ancien Parlementaire de l’Union africaine et du Gabon
Ancien leader national de la jeunesse politique

Docteur en Droit public (Université Grenoble 2, Pierre Mendes France, 2012)
Master Sécurité internationale et Défense (Université Grenoble 2)
Maîtrise en Droit des affaires (Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne)

Auteur ouvrage ‘’Union européenne-Afrique-Chine : Jeu et enjeux pour la paix’’,
éd. L’Harmattan, Paris, mars 2019

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