À propos d’entreprises chinoises en Afrique
Thierry Pairault
30 mars 2013 
 
Certains observateurs ont rapporté le « rappel à l'ordre » que Zhai Jun - vice-ministre chinois des Affaires étrangères - aurait adressé aux entreprises chinoises en Afrique lors d'un forum qu'il leur était consacré. Même si ses propos arrivent peu après les déclarations de Lamido Sanusi (lire ici ), il me semble qu'ils sont moins virulents que relaté et, surtout, qu'ils sont moins destinés à sermonner les entreprises chinoises qu'à rassurer les pays africains. Voici la traduction en français que je donnerai de ces propos tel que les retranscrit un bulletin de l'agence Xinhua du 18 mars 2013 (http://news.xinhuanet.com/world/2013-03/18/c_115070045.htm ).

Zhai Jun a émis trois remarques pour le développement des entreprises chinoises en Afrique. Il espère avant tout que les entreprises chinoises puissent nouer des liens amicaux durables et traiter leurs partenaires africains en égaux.

« L'amitié traditionnelle entre la Chine et l'Afrique constitue un atout unique pour le développement de nos entreprises en Afrique. Les entrepreneurs doivent chérir comme la prunelle de leurs yeux cette amitié et profiter à bon escient de ce capital » a dit Zhai Jun. Il a souhaité que ces relations fraternelles, confraternelles ou amicales se propagent dans la société civile et les entreprises afin que la politique chinoise de respect et d'égalité à l'égard de l'Afrique devienne le mode de gestion des entreprises.

« Il ne faut pas seulement viser le profit mais aussi l'équité ; il ne faut pas se reposer sur nos lauriers, mais faire de nouveaux efforts. Il faut mobiliser continûment nos forces pour qu'un développement durable des relations sino-africaines accumule davantage de capital et que l'amitié fraternelle sino-africaine se transmette de générations en générations » ajoute Zhai Jun.

« Il faut en second lieu œuvrer pour l'intérêt mutuel et le développement commun ». Zhai Jun a déclaré que le gouvernement chinois a toujours prôné que les entreprises doivent fonder leur croissance sur le développement économique des pays qui les héberge de telle sorte que la stratégie de développement des entreprises reflète la stratégie de développement de l'Afrique. Tous les entrepreneurs qui ont une vision stratégique le comprendront, une coopération gagnant-gagnant est la seule voie du développement à long terme des entreprises.

« Faire un coup et partir est une vision court-termiste. Il est immoral d'assécher le lac pour pêcher ». Zhai Jun remarque que les pays africains ont à cœur de renforcer les moyens de se développer de façon autonome, de s'industrialiser, d'élever le niveau de vie des populations, aussi espèrent-ils ardemment approfondir leur coopération avec la Chine en matière d'infrastructure, d'agriculture, de manufacture, d'énergie, de formation et de transfert de technologie. Les entrepreneurs chinois doivent réfléchir davantage à la manière de promouvoir la coopération dans les domaines ci-dessus. 

En troisième lieu il faut renforcer l'image des entreprises. Zhai Jun a déclaré que chaque entreprise chinoise et chaque Chinois en Afrique sont les porte-paroles de l'image nationale (sic). Les entreprises chinoises qui, aujourd'hui en Afrique, participent et promeuvent le développement des sociétés autochtones, ont d'une manière générale fait du bon travail même si existent quelques problèmes.

« J'espère que le monde de l'entreprise renforcera son autodiscipline, améliorera sa gestion interne, remportera des victoires fondées sur la confiance et la qualité, et ne fera pas de transactions à l'emporte-pièce ». Zhai Jun recommande que les entreprises chinoises respectent et acceptent les lois, les coutumes et les habitudes locales, qu'elles veillent à améliorer la rémunération du travail et la protection de l'environnement, qu'elles se préoccupent davantage d'indigéniser leur gestion et leur réaction. Pour développer continûment les relations sino-africaines, il ne faut pas donner aux personnes malintentionnées des prétextes pour calomnier et discréditer la coopération sino-africaine.