Zhang Jie 张捷, Weihe women you qian que nanmai zhanlüeziyuan 为何我们有钱却难买战略资源 [Pourquoi ne pouvons nous pas acheter des ressources stratégiques bien que nous ayons de l’argent], Lüye 绿叶, 2009年第3, p.11-19.

L'intérêt de cet article est qu'il illustre assez bien une impréparation chinoise à entrer en contact avec l'extérieur. 

Il s’agit d’article agréablement écrit à l’évidence par quelqu’un qui a le goût de rapporter ce qu’il voit et croit comprendre. L’auteur d’emblée identifie toute l’Afrique au pays africain anglophone qu’il visite et décrit des îlots de richesse gardés par des « lions mangeurs d’hommes » qu’il oppose à un univers dont l’instabilité sociale résulterait selon lui de « l’absence de peine de mort ». Tous les chauffeurs de taxi, nous dit-il, appartiendraient à la pègre car, à défaut, ils ne pourraient se payer leur Mercedes 320. Ces chauffeurs de taxi ne s’attaqueraient pas au noirs (trop pauvres) ni aux blancs (les États-Unis enverraient une « brigade de maintien de la paix ») mais essentiellement aux Chinois « désarmés » qui « transportent des sommes d’argent liquide ». L’auteur dénonce aussi une inutile complétude du droit qui empêcherait les Chinois de commercer comme ils l’entendent, et de remarquer que « c’est vraiment pas comme en Chine, il faut déplorer que l’Afrique soit comme la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf (yelang zi da 夜郎自大) ».

À la décharge de l’auteur, il faut reconnaître qu’en fin d’article il parvient à admettre que ce sont la méconnaissance en Chine de la situation africaine (y compris par les autorités) ainsi que la totale impréparation des Chinois à comprendre des environnements non chinois qui en fait les victimes potentielles d’éventuels traquenards et — ajouterai-je — à prendre pour une tromperie des pratiques commerciales qu’ils ne renieraient pas s’ils en étaient les instigateurs.