mei / pièce / coin or copper

De fait, mei n'est ni une unité de compte, ni une unité de poids, c'est un « spécificateur numérique » jouant un rôle comparable au substantif « pièce » dans des phrases comme « une pièce de monnaie », « une pièce de théâtre », « une pièce d'eau », « une pièce de vin »... Une phrase comme la suivante :

當拾銅元壹佰枚

se traduit par « cent pièces de cuivre d'une valeur de 10 » ; les pièces de cuivre en question ne sont plus ici des sapèques mais des pièces de cuivre pleines comme celles fondues dès 1853 puis généralisées à partir 1900 sous le nom de tongyuan 銅元 (c'est-à-dire « dollar de cuivre », pour utiliser la traduction couramment employée pour yuan) ; l'unité est le wen 文dont mille forment une « ligature », yi chuan wen 一串文. La pièce ci-dessous est de 10 wen, elle a été émise la troisième année de l'ère Xuantong (1911) ; il est précisé que cent de ces pièces, mei, (soit mille wen) seront échangées contre un dollar d'argent.

Ces deux billets non datés doivent avoir été émis en 1936 c'est-à-dire après la réforme monétaire instituant la « monnaie légale », fabi 法幣, comme le suggèrent les surcharges en rouge. Leur circulation est limitée à la province du Sichuan. Le premier billet avait originellement une valeur faciale de «20 pièces de cuivre d'une valeur de dix», soit 200 wen. Selon la nouvelle dénomination, ce billet est de un décime, yi jiao 一角. Il est précisé qu'il faut l'équivalent de deux cents pièces, soit dix fois ce billet pour l'échanger contre un yuan en «monnaie légale» ce que confirme le fait que dix décimes font bien un yuan. Le second billet est de «50 pièces de cuivre d'une valeur de dix» corrigé en 2,5 décimes.