Le bourg de Liantang 蓮塘 fait partie du district de Changshu 常熟 dans la province du Jiangsu relativement peu éloignée de Suzhou ou de Shanghai. Si elle est aujourd’hui renommée, la dentelle de Changshu 常熟花邊 est de production récente. Ce n’est qu’à partir des années 1860 que l’Église catholique en introduit la fabrication dans ses orphelinats proches des ports chinois comme Shanghai, Shantou, Yantai. Puis, progressivement à partir de 1885, se créent des centres chinois de production. Mais à Changshu, l’aventure ne commence qu’en 1918 avec Li Genxian 季根仙. Née en 1884, elle se rend en 1917 à Shanghai pour visiter des membres de sa famille, elle devient catholique et apprend la broderie des religieuses (Sœurs auxiliatrices d'Eugénie Smet) de l’hôpital du Jardin Notre-Dame à Zikawei (Xujiahui). Rentrée l’année suivante dans sa campagne, elle transmet son savoir à d’autres femmes qui y trouvent un grand intérêt, car la dentelle ne nécessite que des outils simples et bon marché, mais peut rapporter beaucoup à ces femmes plutôt misérables. La dentelle de Changshu est aussi appelée « broderie sculptée de Changshu » 常熟雕绣. ; elle sert à orner les nappes, les sets de table, les serviettes de table, les serviettes et les housses de couette, les taies d'oreiller… Cette part, émise le 1er décembre 1956, a une valeur d’un yuan ; elle a été acquise par une femme dont le prénom pourrait être Meimei 美梅 (Prune). Au dos, un tableau est disponible pour enregistrer des acquisitions complémentaires de parts. La création d’une telle coopérative revient ici à regrouper des travailleuses sans doute indépendantes dans une unité de production sous tutelle, c’est un exemple de la transformation rampante de la société chinoise et de la nationalisation progressive des activités économiques à la fin des années 1950. |