« Comment reconnaître un Jap ? »

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Cette odieuse affichette a été dessinée par Milton Caniff, le très célèbre dessinateur états-unien de bandes dessinées qui fut le père de Terry et de Steve Canyon. Pour apprécier le contexte de sa réalisation on se réferera à l'ouvrage de Christopher Jespersen à partir duquel elle a été numérisée : Christopher Jespersen, American images of China, 1931-1949, Stanford, Calif. : Stanford University Press, 1996. Cette affiche a étté concue à l'origine pour être publiée dans A Pocket Guide To China, U.S. Government Printing Office, 1942, p. 65-76. Life Magazine l'a aussi publiée en 1943 (vol. 14 n°9, p. 12 du 1er mars 1943). Ce même magazine avait toutefois anticipé ce besoin dès 1941 dans sa livraison du 22 décembre (vol. 11, n°25, p. 81-82) en proposant son propre montage dans un article intitulé « How to tell Japs from the Chinese » (cliquer ici pour y accéder sur Google Livres ). 


« Je dérobe Jiaozhou »
ou la paille dans l'œil japonais et la poutre dans l'œil allemand

Jiaozhou (Kiautschau) est un port sur la côte sud de la péninsule du Shandong que se disputaient Allemands et Japonais. 


Autre carte postale d'une grande amabilité



United Colors of Shanghai

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2010, c'est l'année de l’exposition universelle de Shanghai qu’annonçait cette affiche inspirée à l’évidence de Benetton. Les slogans au bas de l'affiche signifient « le creuset de la civilisation mondiale » et « l'exposition universelle est à tout le monde ». Or, sur six enfants, on note que quatre sont visiblement occidentaux, « blancs » si non même « aryens » pour tout dire, leurs cheveux allant du blond au roux en passant par le châtain très clair et le châtain un peu moins clair. Les deux autres sont l'une Chinoise (plutôt qu'Asiatique) et l'autre « bronzé » — comme dirait l'ineffable Berlusconi — Indien peut-être mais certainement pas Africain. Pour « tout le monde » l'exposition ? La « civilisation mondiale » doit-elle se faire sans les Africains ? De fait, nous enseigne l'affiche, elle se fera à proportion de la puissance économique des pays : pour les deux tiers occidentale, pour un sixième chinoise et pour un autre sixième indienne (?). Mais peut-être suis-je ici de mauvaise foi...

Document publié dans la Revue Outre-Terre [numéro spécial Chine-Afrique], n°30, 2012, p. 433-436 sous le pseudonyme de Simon Yen.

 

Un aimable portrait
par Gaultier de Claubry (1882)

Ce qu'il y a de fascinant dans le portrait que brosse Gaultier de Caulbry est qu’il souligne à l’envi que les ressorts de la sinophobie ordinaire ne sont pas si différents de ceux de la sinophilie béate. Le même trait supposé de caractère, exprimé de manière critique ou louangeuse, fait basculer de l’une à l’autre le discours qui toujours échoue à s’affranchir des mêmes et sempiternels clichés.

« De ces quelques mots sur les Chinois, il semble ressortir une certaine supériorité physique sur les Annamites. Il n'en serait pas de même, si je faisais la comparaison au point de vue intellectuel. Je suis obligé de renvoyer sur ce point à une communication que j'ai faite récemment à la Société d'ethnographie. Mais ce qui semble à première vue un paradoxe, et qui pourtant est une vérité tout à fait digne des méditations de l'Europe, c'est fille l'intelligence bornée des Chinois, cette radicale médiocrité jointe à leur activité et à leur nombre, est une force pour eux en même temps qu'un danger pour nous. Vivant de peu, s'acclimatant partout, prêts à tout supporter et à tout convoiter ; indifférents sur le choix du métier, propres à rien mais bons à tout ; s'appropriant toutes nos inventions sans en admirer aucune, ni avoir besoin de les comprendre ; étrangers à toutes les langues et les baraguoinant toutes ; trafiquants (c'est leur seule spécialité) au point que l'on dit à Singapour qu'il faut six juifs pour faire un Chinois ; exempts de tout préjugé incommode et de ces maladies glorieuses des nobles races de l'Occident, que l'on appelle passion du bien, recherche de la vérité, poursuite de l'idéal ; doués d'une naïveté d'égoïsme, d'une placidité dans l'accaparement, qui les met à l'abri de tout trouble de conscience et leur laisse toutes leurs forces pour l'action ; d'un mépris de la vie qui est moins intermittent que l'héroïsme ; se faisant partout une famille ; se tuant quelquefois entre eux, mais tous unis contre l'étranger ; pratiquant l'association d'instinct comme les fourmis, ils rapportent tout il la Chine, incapables de soupçonner que la terre puisse exister pour autre chose que pour nourrir des Chinois. Or, ils sont 350 à 400 millions, dont une bonne partie meurent de faim. C'est une race qu'il est urgent d'étudier afin de savoir comment nous la dominerons. »

Gaultier de Claubry, Sur les races habitant la Cochinchine, communication lors de la séance du 4 mai 1882 de la Société d'anthropologie de Paris (Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, 1882, Sér. 3, T. 5, p. 389).

 

Un aimable sondage états-unien (2001)
... mais n'osons pas demander ce qu'il en serait en France

Survey Reveals Bias Against Chinese Americans in United States

[CND, 04/26/01] Chinese Americans in the United States are under shadows of negative stereotypes, and 25 percent of Americans have strong negative views on Chinese Americans, Reuters reported on Wednesday, quoting a national survey.

In a recent survey conducted by Yankelovich Partners, a research and marketing firm, 46 percent of the 1,216 participants believed that Chinese Americans "passing secrets to the Chinese government is a problem," and about a third felt Chinese Americans were more royal to China than to the United States.

Many of the bias against Chinese Americans are against Asian Americans in general. About 24 percent of people in the survey said they were not comfortable voting for an Asian American for president, compared to 15 percent for an African American, 14 percent for a woman and 11 percent for a Jewish. Near a quarter said they would against inter-marriage with an Asian-American.

Meanwhile, the survey also found some positive views of Americans towards Chinese Americans. Nine out of ten of the correspondents agreed that Chinese Americans had strong family values, over 77 percent believed they were honest business people, and two thirds said they put education in high priority.

The survey was sponsored by the Committee of 100, a Chinese American group found in 1989, after the Wen Ho Lee nuclear-weapon spying case. It was conducted in early March before the collision incident involving a U.S. Navy spy plane and a Chinese fighter jet. The Jewish civil rights group, the Anti-Defamation League, also collaborated in the survey. (LIU Weijun)

Source : http://www.cnd.org/Global/01/04/26/010426-1.html